Quand la mort se fait créatrice

Innovations iconographiques à la fin du Moyen Âge et au début du XVIe
siècle

La mort théâtralisée

Cycle présenté par Huguette Legros, médiéviste. Professeure émérite Université de Caen

Jusqu’au XIIe siècle, la mort est pensée entre crainte et espérance. Au XIIIe
siècle, l’invention du Purgatoire modifie le sentiment de la mort et les relations entre les vivants et les défunts, mais c’est aux XIVe et XVe siècles que, plus encore, les malheurs du temps et l’omniprésence de la mort transforment profondément les perceptions individuelle et collective que les Occidentaux ont de la Faucheuse. La Mort envahit tous les domaines de l’art et paradoxalement génère des œuvres immortelles. C’est ce versant créatif que nous allons explorer.

Au XVe siècle et dans la première moitié du XVIe siècle, les rois et les princes mettent en scène leurs funérailles qui, de surcroît, sont consignées dans des relations illustrées de nombreuses enluminures. A l’évolution des types de sépultures – les plates-tombes, les gisants, les enfeus, les tombeaux – s’ajoute la volonté des dignitaires ecclésiastiques et laïcs de faire de leurs sépultures des monuments à leur gloire passée et future. Ainsi obsèques et monuments appartiennent à des degrés divers à un art funéraire qui s’inscrit dans les courants contemporains tout en éclairant les mentalités.