Triomphes de la mort italiens : un aperçu en trois volets

Conférence présentée par Silvia Fabrizio-Costa, Professeure émérite, Université de Caen, Langue, littérature, civilisation italiennes.

Nous étudierons trois exemples de ce thème présents dans la Péninsule, entre les XIVe et XVe siècles, en des lieux différents ; par ordre chronologique, le premier se trouve dans l’Italie centrale (Toscane, Pise 1336-1341), le deuxième en Sicile à Palerme (1446 environ) et le troisième (1485) en val Seriana, à Clusone, dans la province de Bergame en Lombardie.

Buonamico Buffalmacco est un peintre italien du XIVe siècle, d’abord connu comme personnage du Décaméron, il a ensuite acquis une réputation artistique reconnue grâce à l’attribution récente des fresques du Camposanto de Pise, liées aux sermons du théologien dominicain Domenico Cavalca, grand écrivain, contemporain de Dante. Nous les commenterons.

Le Triomphe de la Mort, grande fresque, datée de 1446 environ et anonyme, est conservée dans la Galerie régionale du Palais Abatellis à Palerme. Cette fresque a d’abord été réalisée dans la cour du Palazzo Sclafani, utilisé en 1435 comme premier hôpital public de la ville de Palerme. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, elle a été déplacée dans la Salle des Pierres tombales du Palais Prétoire à la Galerie Régionale du Palais Abatellis et divisée en quatre parties.

Une autre série de fresques inquiétantes ornent l’Oratoire des Disciplini, un bâtiment médiéval qui fut le siège de l’ordre des Disciplini de Bergame. Peinte en 1485 par Giacomo Borlone de Buschis, la série de fresques présente la mort comme La Dame du monde.

Ces trois représentations sont encore source d’inspiration pour des artistes contemporains : Aurélien Bory, Renato Guttuso, le Picasso de Guernica, Vincenzo Capossela, Angelo Branduardi, Marco Carminati, entre autres.