La Sambac et le mécénat (3) : quatre dessins du fonds d’atelier des Charpentier.

Une des missions de la Sambac, via le mécénat, est l’aide à l’enrichissement des collections du musée des beaux-arts de Caen. Ce mécénat est en grande partie réalisé grâce aux dons de ses membres. 
Pour continuer ce tour d’horizon des œuvres achetées par la Sambac ou qui ont fait l’objet d’un soutien financier de la part de notre société nous nous intéresserons à quatre dessins à la mine de plomb provenant du fonds d’atelier des Charpentier.

Les quatre dessins proviennent du fonds de l’atelier des Charpentier dirigé par Pierre-Henri (1788-1854) et son fils Henri-Désiré (1806-1883), imprimeurs et éditeurs installés à Paris, puis à Nantes (à partir de 1854).

 

Les dessins représentent quatre églises de Caen :
– l’Abside de l’église Saint-Pierre (32,6 x 23,9 cm, à droite),
– l’Église Saint-Jean (20,7 x 12,4 cm, à gauche),
– l’Église Saint-Nicolas (12,4 x 20,5 cm, au milieu en haut),
– l’Église Saint-Gilles avec, en arrière-plan, l’Abbaye-aux-Dames (21,5 x 31,3 cm, au milieu en bas), devenue, après la seconde guerre mondiale, le siège de la paroisse Saint-Gilles.
Bien que nous ne puissions en être certains, car non signés, ils ont été probablement réalisés par Félix Benoist (Saumur, 1818 – Nantes, 1896), un dessinateur et lithographe, proche collaborateur des Charpentier. Il est, entre autres, l’auteur des illustrations de l’ouvrage la Normandie illustrée, Monuments, sites et costumes de la Seine-Inférieure, de l’Eure, du Calvados, de l’Orne et de la Manche (2 tomes, Nantes, 1852).
Nous savons que Benoist a rapporté de son voyage en Normandie plus de feuilles que celles retenues par l’éditeur. Seule les vues de l’Abbaye-aux-Dames et de l’Église Saint-Gilles ont été utilisées pour la gravure. Le dessin est d’ailleurs plus poussé que les trois autres et rehaussé de gouache blanche.
Finement exécutés et très exacts, ces quatre dessins ont un indéniable intérêt documentaire. En effet de l’église Saint-Gilles, il ne reste plus, depuis sa destruction en 1944, que des vestiges. L’église Saint-Jean n’est plus encadrée par les maisons qui étaient adossées à sa nef, et l’église Saint-Pierre nous est montrée à une époque où eurent lieu d’importantes transformations urbaines dans le centre de Caen.
Ainsi ces quatre dessins sont de précieux témoins de notre ville de Caen avant les destructions de l’été 1944. 
Réd. : É. L.
Retour agenda